vivons heureux

vivons heureux
(vivons heureux en arpentant la rue)

mardi 3 juin 2014

Ou comment entrer dans la rue des rêves...















Bienvenue sur ce blog qui regroupe les textes et photographies des élèves de seconde CLA du lycée Adrienne Bolland à Poissy, classe de Mélanie Roux qui a participé cette année à un projet d'éducation artistique et culturelle dont voici le principe.

Ils ont écrit sur papier










































sur des murs








































murs sur lesquels, d'ailleurs, il était parfois possible de lire d'autres textes que les leurs.




































Ils ont également écrit sur tablette, bien sûr, puisque le numérique était au coeur de ce projet





































tablettes avec lesquelles ils ont pris des photos










































tandis que nous visitions les expositions de la Gaîté lyrique ou le château de Versailles















































































































déambulions à Paris, Poissy


















































réfléchissions, rêvions...














































Et voici donc le fruit de ce travail : un blog / rue où chacun est devenu un commerçant, tient boutique, écrit son journal quand il a le temps. Parfois sa vie praît banale, en apparence. Il se présente, parle de son commerce, de ses passions, des gens qu'il croise. A d'autres moments, l'existence devient onirique : la nuit apparaît en plein jour, le magasin se transforme en château...

Dans la rue des rêves il est question de bonheur, d'attente, de famille, d'espoir, de travail, de joie, d'ennui, de désir, de peur, de soulagement, de souvenirs. On nettoie les vitrines, cherche ses clés, prend son téléphone, avance à tâtons, rencontre l'amour, des voleurs et des chauve-souris. On se prend pour un roi : les fenêtres s'ouvre sur un jardin. C'est ainsi.

Pour s'y retrouver, on peut déambuler de différentes façons : suivre le fil du blog, ici même, ou utiliser sur la droite plusieurs outils : un nuage de mots clés qui permet de cliquer directement sur le prénom des élèves, leur "profession", ou une séance particulière ; un moteur de recherches ; un outil de traduction ; les archives, bien sûr ; et encore un lien donnant accès aux seules consignes d'écriture.
A savoir, à propos des mots clés :
- bonheur mène à la description de la première séance à la Gaîté lyrique, dont le résultat est photographique
- rue réelle rue rêvée permet de retrouver les textes des élèves présentant leurs personnages
- en vitrine donne accès à une page de journal "réaliste", où les commerçants décrivent leur boutique et leur rue
- nuit conduit au contraire à un épisode onirique : la nuit tombe en plein jour
- dehors et amour nous entraînent dans la rue, en quête du coup de foudre
- château et visite nous envoient à Versailles (visite donnant lieu à un texte où les élèves parlent en leur nom, tandis que château, tout en englobant ces articles, nous ramène également à la rue des rêves : le personnage, devenu roi, voit sa boutique comme un palais)
- animation, enfin, sur un mode réaliste, tente de rendre compte des mouvements intérieurs qui animent le commerçant (sentiments, souvenirs...) lors de sa journée de travail.



















Avant de refermer la porte de la CLA, grand merci à tous ceux qui ont incarné les habitants de la rue : Adama, Adèle, Aleksandra, Ali, Arman, Boravine, Bruno, Felipe, Issa, Larissa, Marcos, Mohamed, Ornélie, Silly, Tenzin, Tony, William, Zhengsen, Zinéddine, ainsi qu'à Aurélie Sellier, qui nous a fait découvrir la Gaîté et permis d'y travailler au mieux. Merci également à Lorie Elies, qui étudie la photographie et a effectué un reportage sur la classe d'accueil cette année : la plupart des portraits d'élèves sont le fruit de son travail.

lundi 2 juin 2014

Première séance : le bonheur s'il s'expose















Le projet d'ateliers étant lié, intrinsèquement, au numérique, nous voici pour la première séance à la Gaîté lyrique, qui présente en ce début d'année une exposition de Stefan Sagmeister sur le bonheur, The Happy show.
Stefan Sagmeister est un graphiste et plasticien allemand à qui l'on doit, entre autres, les pochettes de certains disques des Rolling Stones ou de Lou Reed.














The Happy show consiste en une sorte de journal intime, écrit directement sur les murs, dont le thème est la quête du bonheur (par la réflexion, par la drogue, par la méditation, ou encore la mention d'enquêtes dont Sagmeister avoue qu'il a choisi celles qui l'arrangeaient). 














Sagmeister écrit en allemand, se fait traduire le texte, le recopie, fait des fautes, griffonne.




























Les questions qu'il se pose prennent aussi la forme de vidéos, d'installations...














Nous aussi nous sommes allés écrire sur les murs (un escalier était réservé à cet effet aux visiteurs).















Un atelier numérique où l'on écrit au feutre ? Mais oui, pourquoi pas ? Nous avions du wifi, mais pas encore de tablettes, alors le numérique fit le mur. 



















(et c'était bien)

*

Consignes d'écriture

Lors de cette première séance (et alors que dans les suivantes il faudra tenter de parler au nom d'un personnage fictif), il s'agit d'utiliser son expérience personnelle. Comment définir le bonheur ? Comment dire ce qu'il a été, ce qu'il pourra/it être ?
Pour y parvenir, l'exercice s'inspire d'un ouvrage de Joachim Séné intitulé La Crise : l'auteur part d'un tag trouvé dans le métro (La crise c'est à la fin de chaque moi/s)  pour écrire un livre en interrogeant implicitement le lecteur sur ce que signifient ces deux mots, "la crise".

"La crise" ne demande pas d'où vient l"argent.
"La crise" sauve l'entreprise - au fait, merci pour ton départ volontaire, sans rancune, à la prochaine.
"La crise" remue le couteau dans ta plaie.


















L'idée, pour l'atelier, est d'inverser les termes en écrivant deux séries de phrases sur le bonheur. Il s'agit tout d'abord d'écrire dix phrases qui commencent toutes par Le bonheur, c'était... en s'inspirant de sa visite de l'exposition comme de ses souvenirs.
On écrit ensuite dix autres phrases qui, elles, commencent par Le bonheur, ce sera - et non pas ce serait. Pourquoi le futur, et non le conditionnel ? Cette réflexion vient d'un passage du journal de Stefan Sagmeister : il s'agit de ne pas se brider, de ne pas anticiper l'entrave, mais au contraire d'affirmer un bonheur futur, même sans savoir (bien sûr) s'il existera.
Une extension possible de cet exercice : écrire une troisième série de phrases, dans laquelle le bonheur, comme la crise, sera encadré par des guillemets. "Le bonheur", ce sera...
("le bonheur" ? Qu'est-ce que c'est, au juste ? Une injonction contradictoire ? Une expérience inaccessible ?)

Après une lecture à voix haute des phrases, chacun choisit ses deux préférées. Rendez-vous dans  l'escalier des tags pour les écrire sur les murs, laisser ainsi une trace, même éphémère, de son passage..

Le bonheur est dans l'escalier




















sur les murs de la Gaîté
est collectif et éphémère
bientôt recouvert de peinture
se passe de commentaires