vivons heureux

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(vivons heureux en arpentant la rue)

lundi 2 juin 2014

Quatrième séance : le jour et la nuit















La rue réelle nous ramène à Poissy, en classe.
La rue rêvée nous entraîne ailleurs, à nouveau.
Voici quelle est la situation : chacun se trouve dans sa boutique, s'apprête à tenir son journal, comme d'habitude, quand brusquement il se met à faire noir. Il fait nuit en plein jour et l'électricité ne fonctionne plus. Que se passe-t-il ? La magicienne aurait-elle frappé ? Les commerçants n'arrivent pas à se voir, à se joindre. Ils décident de sortir dans la rue comprendre ce qui se passe.
Qu'est-ce qu'on distingue, alors ? Qu'est-ce qu'on imagine quand on ne voit rien ? Que perçoit-on ? Que ressent-on ? Que se dit-on ? Que dit-on aux autres ? A quoi se guide-t-on ? Aux bruits ? Aux odeurs ? Aux formes ?

J'ai vu une ombre, une silhouette.
J'ai reconnu mon voisin à la voix.
J'ai regardé le ciel.
Quoi d'autre ?

L'idée de départ : trouver autant de mots qui évoquent la nuit qu'il y a d'élèves en classe. Faire ensemble une liste du vocabulaire lié à la perception, au noir, à la nuit avant d'écrire le journal, auquel on pourra inclure des fragments du poème de Henri Michaux, Dans la nuit,  qui commence ainsi : 

Dans la nuit
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
A la nuit sans limites
A la nuit

Cauchemar, sommeil, crépuscule, aube, peur, rêve, chauve-souris, sérénade, lune, étoiles, noctambule, fête, boîte de nuit, somnambule, aveugle, bruits, cambriolage, feu d'artifice, chandelle, bougie, éclairage, obscurité, cinéma, lecture, théâtre, train de nuit, illumination, la nuit blanche, la nuit noire : nous établissons de grandes listes de ces mots notés ici pèle-mêle, cherchons la nuit en plein jour (sieste, éclipse, rêve, magie, illusion), le jour en pleine nuit (insomnie).

Nous cherchons aussi comment désigner ce qu'on ne comprend pas (ce qui bizarre, étrange, anormal, incompréhensible, insaisissable...). Et comment écrire, circonscrire la peur due à la perte de repères ? Il s'agit de comprendre que plusieurs types de peurs sont sans doute à l'oeuvre, ici : la peur de se blesser, de tomber ; celle de se faire agresser ; l'inquiétude de ne pas savoir combien de temps ça va durer ; celle de n'avoir rien à quoi se raccrocher, etc.

On utilise donc ce qui est familier (ce que l'on vend ou fait d'habitude, selon le type de commerce) pour montrer comment et à quel point les repères ont changé.

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